Dans le secteur financier, l’utilisation de la Blockchain s’est démocratisée au fil des années dans une logique de désintermédiation du secteur. Dans les marchés financiers, des initiatives se développent autour de la tokenisation d’actifs financiers ou encore l’émission de Green Bonds. La Blockchain semble également avoir un avenir prometteur dans le secteur de l’assurance. Certains experts estiment que l’utilisation de cette technologie devrait croître significativement d’ici 2030. En France, des assureurs comme AXA ont expérimenté des produits d’assurance basés sur la blockchain.
L'assurance paramétrique facilitée, grâce aux smarts contracts
En tant que registre décentralisée, la technologie blockchain peut répondre à certaines problématiques du secteur assurantiel. En effet, la blockchain a favorisé l’émergence des « smartscontracts » ou « contrats intelligents » qui sont des programmes informatiques s’exécutant automatiquement sous certaines conditions.
L’utilisation des smartscontracts garantit donc une indemnisation rapide de l’assuré dès la survenance du sinistre. Cette technologie de rupture convient parfaitement à des produits d’assurance paramétrique. Il s’agit d’une couverture d’assurance qui se déclenche en fonction d’un indice ou paramètre défini à l’avance.
A titre d’exemple, AXA a expérimenté une assurance paramétrique de couverture des retards d’avion. Lancée en 2017, l’offre sera arrêtée en 2019. Il s’agissait d’un programme informatique s’appuyant sur l’heure de départ et d’arrivée du vol de l’assuré pour calculer le retard d’un vol. En cas de retard de 2h, le client recevait automatiquement un dédommagement de l’assurance sans aucune démarche de déclaration de sinistre à effectuer.
Sécurisation des échanges en assurance par la blockchain
La blockchain permet de vérifier les transactions dans des délais très courts et sans intermédiaires. Concrètement, elle pourrait assurer un échange sécurisé de données dans le cadre d’une souscription d’assurance ou de déclaration de sinistre. D’un point de vue KYC (Know Your Customer), la blockchain est un moyen d’améliorer l’identification des bénéficiaires ou émetteurs de transactions et de contrats d’assurance.
En 2017, constructeurs et assureurs se sont réunis au sein du projet PCC (Passport for Connected Car) visant à créer une plateforme d’échange de données sur des véhicules connectés. Elle trace et certifie toutes les données de maintenance et d’entretien grâce à un protocole blockchain. A long terme, l’initiative doit aider les assureurs à optimiser les risques de pannes et d’accidents afin de proposer des évaluations personnalisées aux assurés.
Le secteur de l’assurance fait face à de nombreux défis : l’évolution de la population assurée, l’émergence de nouveaux risques liés aux technologies numériques ou encore l’aggravation des risques climatiques. Les assureurs doivent donc se préparer à de nouveaux risques plus fréquents mais plus simple à modéliser. Pour cela, l’usage de smarts contracts permettra de développer des assurances paramétriques.
Enfin, la technologie blockchain s’adapte parfaitement à la création d’espace d’échange sécurisée entre assureurs, assurés ou intermédiaires d’assurance. D’autant plus que la protection des données personnelles est un enjeu majeur pour les assurés face à la hausse des cyber-attaques en France.