C’est le paradoxe français ! Alors qu’une grande majorité de Français (76%) est inquiète quant à la collecte de ses données personnelles, un Français sur 2 accepte sans les lire les mentions légales d’usage et de collecte de leurs informations, selon un sondage Odoxa*.
Alors qu’ils reconnaissent la performance des algorithmes publicitaires (42% contre 37% en 2015) et leurs capacités à proposer des produits qui correspondent à leurs goûts, les Français apprécient de moins en moins les pratiques de « retartgeting », ciblage individualisé en français.
En 2015, un Français sur 2 affirmait apprécier que les sites e-commerce lui proposent des produits qui correspond à ses goûts. Ils ne sont plus de 41% aujourd’hui, soit une chute de 9 points. Quant aux opportunités professionnelles individualisées, elles ne concernent aujourd’hui que 21% des Français.
Une baisse qui traduit l’inquiétude des personnes interrogées face aux potentielles fuites de données, notamment les données bancaires. Ainsi ce sont 76% d’entre elles qui se disent préoccupées par la collecte de leurs données personnelles. Et 29% affirment que cela les « préoccupe beaucoup ». Erik Marcadé, Directeur de la R&D, SAP France pour qui Odoxa a réalisé le sondage, tempère : « le fait de ne pas savoir ce que les entreprises font de leurs données est probablement ce qui fait peur aux Français. Même si la technologie continue de progresser, il faut bien préciser que ce sont les algorithmes qui analysent les comportements des consommateurs. Le consommateur et ses données restent anonymes. On ne peut les récupérer individuellement. La technologie n’a qu’un objectif : proposer la meilleure offre au meilleur moment. ».
Pourtant, avec l’arrivée du règlement européen sur la protection des données personnelles, en mai 2018, la donne aurait dû changer puisque désormais les sites doivent obtenir le consentement éclairé de leurs utilisateurs pour utiliser leurs données. Or, le RGPD reste un pavé juridique illisible pour beaucoup et dans les faits. La quasi-totalité des Français (83%) disent accepter les conditions et 50% disent les accepter les yeux fermés sans même les avoir lues.
Illisible le règlement européen ?
Erik Marcadé estime que si 50% des Français ne lisent pas les mentions légales » c’est qu’« elles sont rédigées de façon incompréhensibles : long et avec jargon juridique. » Il préconise d’ailleurs que « toute condition légale devrait être rédigée avec un panel d’utilisateurs pour une meilleure expérience utilisateur. ». Une situation paradoxale puisque même s’ils se disent préoccupés ou inquiets, les Français ne prennent aucune précaution en matière de protection et d’utilisation de données personnelles.
GDPR : comment se mettre en marche ?
Comprendre les exigences du règlement, sensibiliser ses collaborateurs, mesurer le niveau de maturité de son organisation et donc allouer les bons budgets, un vrai casse-tête pour les entreprises. De ce constat est né GDPR Rating, un outil d’auto-évaluation à destination des PME-ETI.
Grâce à cette plateforme de notation, les entreprises obtiennent en ligne et en toute autonomie un état des lieux ainsi que les mesures de remédiation associées. À la clé, une note de conformité que chaque organisation peut communiquer auprès de ses clients, ses prestataires et ses utilisateurs. Mais la possibilité d’aller plus loin et de bénéficier d’un accompagnement personnalisé selon les besoins de son organisation (sécurité, DPO, e-learning).
*Source : Sondage Odoxa pour Saegus, SAP, Stratégies, BFM-Business, 01 net et l’Usine nouvelle. Enquête réalisée, entre les 15 et 16 mai 2019, sur un échantillon de 1000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.